10 techniques pour apprendre à dessiner: Partie 1

10 techniques pour apprendre à dessiner: Partie 1

Salut à toi, vaillant dessinateur! 🙂

Tu aimerais bien, toi aussi, te lancer dans le carnet de voyage, mais voilà, tu ne sais pas dessiner. Alors bon, déjà tu n’es pas obligé de remplir ton carnet d’oeuvres d’art, ni même de dessiner quoique ce soit. C’est TON carnet de voyage, tu fais bien ce que tu veux! Si, cependant, tu trouves ça quand même vachement plus joli avec quelques croquis, j’ai un truc pour toi. J’en ai même plusieurs! Alors prends tes crayons, on est parti! 🙂

Je te propose 5 exercices et techniques pour t’exercer au croquis. Je te l’ai déjà dit, je ne suis pas professeur de dessin, je ne suis pas non plus Michael Ange. Mais je me suis un peu renseignée, j’ai écumé quelques livres et sites, et je te fais part ici de ceux que j’ai préférés et qui m’ont le plus aidée. J’espère que tu trouveras ton bonheur!

1. Gribouille d’une seule traite

A l’aveugle

J’aime beaucoup cet exercice! Tu vas voir, c’est marrant…

L’idée, c’est de développer ton sens de l’observation. (Ah ben oui qu’est ce qu’on se marre! Elle parle de sens de l’observation et elle nous demande de faire ça à l’aveugle!) Alors oui, mais laisse moi finir. Quand je te dis « à l’aveugle », c’est sans regarder ta feuille. Tu vas choisir un sujet, ça peut être n’importe quoi: ton chien, un pot de fleur, une étagère, ton petit frère… Tu vas aussi t’imposer une contrainte de temps, soit en mettant un chronomètre, soit en dessinant le temps d’une chanson par exemple. (Et on ne choisit pas la BO du Seigneur des anneaux hein! Il faut que ça dure quelques minutes, pas plus.)

Une fois que tu as ton sujet et que ton chrono est lancé, tu vas simplement poser ton regard sur ton sujet, et poser en même temps ton crayon sur ta feuille. Et puis tu vas suivre les contours de ton sujet des yeux, tout en suivant le mouvement de tes yeux avec ta main, sur la feuille. Le tout sans regarder ce que tu fais. Quand ton temps est écoulé, tu regardes ce que tu as fait, et surpriiiiise! C’est probablement disproportionné et pas très… disons conventionnel. Mais ton trait est sûr, fluide. Et puis si ça se trouve, tu as créé le prochain Picasso!

Cet exercice est parfait pour t’échauffer un peu avant une séance de dessin un peu plus fournie.

En regardant

Tu peux aussi faire le même exercice, mais en regardant ce que tu fais cette fois. Je te conseille de choisir un décor d’intérieur, qui va être riche en lignes droites et formes basiques. (Mine de rien, nous les humains, on n’est pas hyper inventifs en terme de création de meubles…c’est souvent à base de carrés , de rectangles… Bref, facile à dessiner.)

Tu regardes ta feuille, certes, mais tu ne lèves pas ton crayon pour autant! Le but ici est encore une fois d’exercer ton sens de l’observation. Tu vas choisir un coin de la pièce qui t’intéresse, puis tu vas débuter ton dessin en posant ton crayon au centre de ta page. Tu vas ensuite faire comme tout à l’heure, suivre les contours des yeux en les reproduisant à la pointe de ton crayon. Fais des aller-retours constants entre le sujet et ta feuille avec ton regard. Ca n’empêchera pas ton dessin d’être disproportionné, mais ca sera quand même plus reconnaissable. 😉

C’est un excellent exercice pour t’entraîner à tracer des traits assurés d’un seul coup, sans te reprendre et sans gommer. Tu verras, il y a un côté stylé à un carnet de croquis rempli de ce genre de dessins.

2. Contours et grandes lignes

Dans un dessin, avant de te concentrer sur les détails, il faut tracer les grandes lignes, placer des repaires sur ta feuille pour délimiter ton sujet.

Pour un paysage urbain, tu vas tracer les lignes des bâtiments, dans une pièce, tu vas commencer par délimiter les angles des murs, du sol… Pour dessiner un objet, tu vas prendre des points de repère dans l’espace et les placer sur ton dessin. (Par exemple le bouchon et le cul de cette bouteille, ou les points stratégiques de l’abat-jour de cette lampe).

Attarde toi bien sur l’orientation des lignes principales, utilise les points de fuite. (Mais siiii, tu sais ce truc qu’on a vu en arts plastiques en 6ème!) Bon, si tu t’en souviens pas, personne ne t’en veut.

Un point de fuite, c’est (selon tonton Wikipédia) « un point imaginaire destiné à aider le dessinateur à construire son oeuvre en perspective. A chaque direction de l’espace est associé un point de fuite ». En gros, toutes les lignes que tu SAIS être parallèles dans la réalité vont toutes être dirigées vers un point de fuite sur ton dessin en perspective. (Du coup, elles ne seront plus parallèles sur ton dessin…)

Schéma pas très joli pour te montrer les points de fuite

Essaie de comprendre ce que tu dessines, et pourquoi tu vois cet objet de cette façon, en fonction l’angle sous lequel tu le regardes. N’hésite pas à faire le tour de ton sujet (si tu peux), à le regarder sous différents angles pour avoir une meilleure perception de lui. Tu arriveras plus facilement à dessiner quelque chose si tu comprends comment cette chose est faite, et si tu l’as observée sous toutes les coutures.

3. Dessine les vides

Si tu as du mal à dessiner les contours des objets, concentre toi sur le négatif! Dessine le contour des vides autour de ton sujet. Pour ça un viseur peut t’aider. (Il est dans le point suivant).

Change de regard

Si tu as un objet complexe à dessiner, il est parfois difficile de s’y retrouver et de faire en sorte que tous tes traits soient cohérents et bien proportionnés. Changer ton point de vue peut t’aider à voir des choses qui ne vont pas, et rectifier le tir. Essayer de te concentrer sur les vides autour d’un sujet plutôt que sur le sujet lui même peut te faire voir les choses totalement différemment. C’est un peu comme ces dessins qui en cachent d’autres, selon comment tu les regardes (mais si, tu en as forcément déjà vu passer).

Si tu regardes bien, dans le premier, tu vois un bébé dessiné par les branches de l’arbre. Dans le deuxième, le visage de la femme cache un saxophoniste (à moins que le saxo ne cache une nana? On ne saura probablement jamais…). Dans le troisième (celui là tu l’as sûrement déjà vu), tu peux voir soit une coupe, soit deux visages face à face. Même principe dans le suivant, sauf que la coupe est remplacée par une chandelle. (La flamme de l’amouuuur brûlant entre deux êtres… quel romantisme). Et enfin, sur la dernière image, on devine un personnage hurlant dans l’ombre de la main prête à frapper. (Beaucoup moins romantique,certes…).

Bref, tout ça pour te dire… Changer de regard sur ton sujet peut être un outil très intéressant.

Essaye! 🙂

Prenons un tabouret, par exemple. Pire, une tabouret de 3/4. (Mettons que tu n’en aies pas chez toi, je t’en file un gratos, ça me fait plaisir).

Modèle de tabouret, pour t’entraîner.

Essaie de dessiner ce tabouret en ne dessinant que les vides.

Tu peux refaire l’exercice chez toi avec n’importe quel objet. 🙂

4.Le cadrage

La composition

Trouver l’inspiration pour un dessin, c’est déjà pas toujours facile… Et une fois que tu as ton sujet, il faut encore décider où tu va le mettre sur ta feuille! Le cadrage est super important. Il va faire partie de ta composition et influencer le rendu final de ton dessin.

Tu peux positionner ton sujet de plein de manières différentes. Et garde à l’esprit que le mettre simplement au centre de ton dessin n’est pas toujours la meilleure option (et surtout, pas obligatoire!)

Te fabriquer un viseur

Si tu dessines d’après modèle, tu peux avoir du mal à visualiser ce que ça donne si tu places ton modèle à tel ou tel endroit sur ta feuille. Et comme tu n’as peut être pas envie de recommencer 15 fois, voilà une petite astuce: utilise un viseur! Alors oui, elle est gentille, mais c’est QUOI un viseur? Un viseur, c’est un cadre portatif, que tu mets devant toi pour qu’il représente le contour de ta feuille. Comme ça tu peux le déplacer devant tes yeux jusqu’à trouver la disposition qui te plaît le plus avant de commencer à dessiner. Tu peux aussi y revenir aussi souvent que tu veux pendant que tu dessines pour te recentrer un peu. 😉

Un super viseur de la mort qui tue, et que tu as toujours sur toi, c’est tes doigts! Fais un cadre avec tes deux mains (tu peux aussi fermer un œil pour te la jouer réalisateur visionnaire), et feu!

Sinon tu peux aussi t’en fabriquer un avec une feuille en papier cartonné (ou en carton… ou en ce que tu veux d’un peu rigide et facile à découper). Tu dessines un cadre en faisant deux rectangles concentriques, et tu découpes le centre pour te retrouver avec ton cadre. TADAAAA.

5. Utilise ta gomme

Mes indispensables: la gomme mie de pain, le crayon gomme et la bonne vieille gomme classique 🙂

L’ombre et la lumière

Pour donner du volume à tes dessins et les rendre plus vivants, une technique HYPER efficace, c’est de travailler des ombres et lumières. Plus tu mets du contraste, plus tu auras une impression de volume. Alors, n’aie pas peur de jouer la dessus, et d’y aller franco! 😉

Tiens, un petit exemple… Ma sœur et moi, on s’est donné pour challenge de dessiner un Buddha qui traînait sur le balcon. On avait une heure pour faire ce dessin. Voilà le résultat:

Bon, alors nous sommes d’accord, y a des défauts. Mais concentrons nous sur le contraste. Celui de droite a beaucoup plus de volume. Même s’il est moins bien proportionné et moins bien cadré, le dessin est plus vivant et a l’air plus aboutit. (Et c’est le mien! Mohahaha! Oui, c’est puérile. Et ça sert à rien. Mais j’avais quand même envie de le spécifier. On a sa fierté.) Tout ça pour te montrer l’importance du contraste.

En un temps donné, selon ce que tu vas prioriser, ton dessin sera totalement différent.

Bien sûr tout dépend de ton dessin et de l’effet que tu veux rendre. Je te conseille d’y aller progressivement pour ne pas faire de boulette qui serait difficile à rattraper. Plus un crayon est gras (4B, 6B, 7B, 9B…), plus il est difficile à effacer. Après , c’est toujours pareil, plus tu pratiques, et plus seras à l’aise! Alors à tes crayons, et essaye! Et puis, au piiire, qu’est ce qu’il peut t’arriver? 😉 Si ça se trouve, tu auras l’impression d’avoir raté ton dessin et finalement il sera plutôt réussi.

Un petit exemple de ce qui m’est arrivé…

La gomme mie de pain

Bon alors tout ça c’est bien gentil, mais à la base on parlait de gomme. Et il se trouve (quelle coïncidence incroyable) que la gomme est un merveilleux outil pour créer de la lumière! (Et du coup, par contraste, de l’ombre). Notamment la gomme mie de pain. Comme le suspens est insoutenable, je te mets une image pour que tu voies à quoi a ressemble:

Gommes mie de pain

Comme tu peux le voir, cette gomme semble avoir un lien de parenté avec de la pate à modeler ou du chewing gum. Tu peux la modeler et lui donner la forme que tu veux, en fonction de tes besoins. C’est très pratique pour éclaircir des points précis, pour faire des taches de lumière, des points ou des traits.

Tu peux aussi en faire un gros pâté pour éclaircir une zone plus large.

Encore un avantage, tu peux jouer sur les dégradés, en tapotant légèrement. Comme la gomme est très tendre, pas besoin de la frotter comme un bourrin sur ta feuille. Il suffit de la faire à peine rentrer en contact avec le papier pour voir un résultat.

Par contre, une fois la surface de gomme saturée en carbone, il faut la remodeler pour créer une nouvelle surface de travail propre. (Sinon tu perds en efficacité, et tu risque de te retrouver avec des traces pas forcément jolies).

Petit conseil perso: je préfère mettre ma gomme mie de pain dans une petite boîte plutôt que directement dans ma trousse à dessin. Tu fais bien comme tu veux hein, mais elle a tendance à coller un peu et à attraper tout ce qui traîne au fond de ta trousse sinon. 🙂

Le crayon gomme

Alors j’ai découvert ça il y a quelques temps et… ben c’est génial! 🙂 C’et tout simplement une gomme…sous forme de crayon. C’est parfait pour effacer de petites zones, sans abîmer ton dessin. Et contrairement à la gomme mie de pain, ça efface un peu plus franchement. C’est rapide et précis pour de petites retouches, facile à manier… C’est un de mes indispensables. Tu peux en trouver dans les magasins de dessin, ou dans les grandes enseignes comme Cultura.

Tu peux tout aussi bien utiliser une gomme que tu trouves au bout d’un porte mine. C’est ce que je faisais avant, mais elle est quand même vite épuisée.

La gomme classique

Aaaaaaah la bonne vieille Mapped que tu récupère dans ta trousse de CM2… Bien sûr une gomme classique, c’est toujours indispensable, pour effacer de plus grandes surfaces rapidement. Si tu n’as pas besoin de beaucoup de précision, c’est quand même vachement plus pratique et rapide! Et puis tu peux toujours la couper en biseaux pour avoir l’effet crayon. 😉

J’espère que tu auras trouvé au moins une astuce ou deux qui t’ont plu. Je t’en donnerai d’autres dans un deuxième épisode. (Bah oui, je t’en ai promis 10, je compte bien m’y tenir!)

En attendant, bon dessin! 🙂

Allez, bisous!


3 thoughts on “10 techniques pour apprendre à dessiner: Partie 1”

  • Merci pour cet article hyper complet ! J’ai trouvé plein d’informations très intéressantes pour moi. Autant, je me débrouille en aquarelle, autant le dessin n’est clairement pas mon point fort. Il faudrait vraiment que je m’améliore là-dessus, ça me servirait énormément pour aller plus loin aussi à l’aquarelle. Encore merci 🙂

    • Merci à toi pour ce gentil commentaire ! 🙂 Je suis heureuse d’avoir pu t’aider (ne serait-ce qu’un petit peu !) Bonne progression dans ton dessin alors ! 😉

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